Je m'appelle : Mathieu

Je crois que nous nous sommes rencontrés il y a plus de dix ans. Pour certains, c'était à l'école primaire, pour d'autres à l'école secondaire. Nous nous sommes d'abord côtoyés sur une base quotidienne, puis hebdomadaire, puis mensuelle et plus récemment, sur une base semi-annuelle où certains auraient pu croire en un exil déguisé ou en une tentative d'échapper à l'Agence du revenu du Canada.

Bien, laissez-moi vous annoncer que l'agence a fait son boulot : je reviens! Après quelques années passé à travailler aux États-Unis tout en voyageant autour du monde, tantôt dans des villes connues, tantôt dans des villes qui ne gagnent pas à être connues, je rentre finalement au bercail pour quelques semaines. Peut-être même quelques mois, à la grande désolation de l'autre agence gouvernementale qui elle s'occupe de faire fuir les gens.

Mes projets en Asie et en Europe tirant à leur fin (ou est-ce la fin de l'Asie et de l'Europe qui tire sur mes projets?), je serai officiellement de retour au Canada dès la fin de semaine afin de travailler sur un nouveau projet qui se réalisera à Chicago. Cela, évidemment, est conditionel à la bonne volonté du douanier unilingue (posant comme fonctionnaire bilingue) de me laisser passer la frontière franco-canadienne chèrement gardée. Et puisque je ne peux pas travailler à Atlanta avant septembre, je travaillerai donc de chez mes parents jusqu'à la fin juin après quoi je me soustrairai en Allemagne pour quelques semaines. Notez l'utilisation intéressante et futuriste d'un terme mathématique dans une phrase qui se serait contentée d'un synonyme plus simple.

Maintenant, additionnez 1 au nombre total de Maskoutains.

Comme vous venez de le calculer, la ville de Saint-Hyacinthe étant si petite, j'ai cru qu'il serait bon de vous annoncer ma présence, par chance où nous nous croiserions dans la rue (il y en a une seule, non?). Le rappel de mon prénom pourra vous éviter cette horrible grimace qui vient vous hanter quand le nom d'une personne vous frôle les lèvres. Et pour être certain de ne pas oublier mon prénom, associez-le à un autre nom que vous prononcez souvent. Comme celui de votre copine, par exemple. Alors la prochaine fois que vous penserez à votre copine, pensez à moi!

À bien y penser, non, ne le faites pas. Quoi que je ne peux pas vous en empêcher, mais vous êtes prévenus.

Maintenant, pensez à votre copine.

Ah, Mathieu. Mathieu, c'est ça!